Olivier Perriquet – close encounters of the remote kind

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exposition visible du 14 septembre au 13 octobre 2013
avec Véronique Béland / Quentin Denimal – 7,83 Hz (sur les relations entre l’ionosphère et l’hypothalamus)

Close encounters of the remote kind – littéralement « rencontres rapprochées à distance » – est une installation vidéo qui présente un flux d’images figurant des animaux aquatiques. Les images sont engendrées automatiquement par des moyens algorithmiques qui rappellent certaines méthodes de surveillance, telles que le suivi, le filtrage et le zoom, à partir du flux vidéo d’une caméra qui filme en permanence un bassin où nagent plusieurs baleines, situé au Canada.

A mes yeux, ces baleines pourraient être en train de danser un ballet ou une sorte de parade érotique, et cette pensée éveille chez moi une fascination plus générale pour ce qui est inconnu et hors de portée. C’est, je crois, un mystère de même nature qui entoure certaines découvertes scientifiques et que nous transmettent les images diffusées par la science. Il y a en effet une forme d’ésotérisme dans ces images qu’en l’absence de légende nous interprétons immédiatement selon les fantaisies de notre imaginaire. Je me suis de ce fait en partie inspiré de certaines icônes populaires de l’imagerie scientifique comme les mouvements instables de micro-organismes vus au microscope, ou les photographies floues d’astres lointains enregistrées par les sondes spatiales, par exemple.

Pour le 180, j’ai choisi de projeter l’image au sol en tirant parti d’une ouverture dans le mur pour qu’elle se déploie dans toute sa dimension spatiale. Il s’agit avant tout d’une expérience visuelle : en nous tenant debout à l’extérieur de ce bassin virtuel, nous ne pouvons ni toucher, ni sentir ou entendre ces animaux et sommes contraints à utiliser notre sens dominant qu’est la vue.

Si ces formes mouvantes sont disposées à accueillir l’imaginaire de chacun, à la manière des nuages dans un ciel d’automne, l’image de ces baleines prend ici les attributs d’une ombre en s’inversant au noir dans ce simulacre de camera obscura. L’image qui apparaît et dont l’interprétation devient parfois ambiguë pourrait aussi bien être le résultat d’une pratique archaïque, une empreinte négative qu’on aurait déposée sur le sol et animée par quelque rituel magique.

http://cesium-133.net/

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